Il a vaincu la forme axonale
Introduction
Un citoyen d’Orléans, Claude PINAULT, a été victime d’une otite violente qui dure. Il est soigné pour une affection virale. Il écrit dans son livre « Le syndrome du bocal » (éditeur Buchet ° Chastel, 2017, p. 15) « avoir caché qu’il commence à ressentir des fourmillements au bout des deux derniers doigts de chaque main (auriculaires et annulaires). En sortant de chez l’otorhinolaryngologiste, le 10 septembre 2005 ( ?), il ignore que ce sont là des symptômes qui doivent alerter tout médecin qu’il soit généraliste ou spécialiste : alarme, alerte, danger syndrome de Guillain-Barré !
Les fourmis dans les membres doivent conduire le plus rapidement possible vers le plus proche centre hospitalier doté d’un service de neurologie (CHU ou CHRU). Pour Claude, c’est le début d’un long et douloureux parcours, les fourmis gagnent les majeurs, une progression symétrique. Pour aboutir à la tétraplégie.
Les livres
Nous n’allons pas vous raconter le livre mais vous donner envie de le lire. S’il manque d’illustrations, alors lisez celui écrit par Violaine Vim « Patiente » (éditeur Bold, 2023).
Si vous ne souhaitez pas acheter ces livres, demandez à la Maison pour tous, la Médiathéque ou la bibliothèque les plus proches de chez vous de les acheter. Vous pourrez les emprunter et les lire. Vous découvrirez que le Syndrome de Guillain-Barré peut s’inviter dans votre organisme (2.000 cas/an en France), à la suite d’une banale pathologie (grippe, mononucléose-maladie du baiser, hépatite, zona, oreillons, rougeole, rubéole, coqueluche, gastro-entérite, pneumonie, etc.) ou de certains vaccinations (à surveiller) ou récemment des maladies transmises par moustiques (dengue, zika, chikungunya). Ce sont des gâchettes dans le jargon de mon médecin neurologue (2019-2020). Ces gâchettes peuvent déclencher une des formes graves du syndrome de Guillain-Barré, celle où les douleurs sont insupportables ! Où plane le risque de la paralysie des muscles respiratoires et l’issue fatale, sauf diagnostics dans les délais les plus rapides et les soins appropriés. Dans la majorité des cas où ces soins ont tardé (Violaine Vim, 2023, snp), la guérisons sera longue. Dans la forme axonale (Claude Pinault) la guérison est longue à venir. Pourtant, au long des derniers chapitres (3 et 4), les établissements de rééducation successifs arriveront à le remettre debout ! Il a vaincu ! Avec un mental d’acier, il a fait travailler en pensée les zones de son cerveau qui commandent ses membres[1]. Le miracle est arrivé : un jour un doigt tressaille ! Le « jus » recommence à circuler. Dans les nerfs à la myéline avariée, un axone s’est remis à pousser. Le message parti du cerveau recommence à atteindre les muscles via la moëlle épinière et ce qui reste du nerf ! (pp. 219-232). Un bras se lève de quelques centimètres ! Des cellules de Schwamm d’une fibre nerveuse motrice, « la myéline repousse » (p. 221) auraient-elle reconstitué le tube protecteur dans lequel l’axone s’engage en direction de la plaque motrice du muscle visé ? C’est au chercheur scientifique-neurobiologiste de nous le dire !
Conclusion
Une piste pour la recherche ? Nous avons toujours affirmé ici, à l’AFSGB, haut ey fort, qu’il y avait de l’espoir pour un patient qui « en veut », qui veut s’en sortir, en coopération avec les médecins et les centres de recherche neurologiques. Millimètre journalier par millimètre, un axone repousserait. Et il a repoussé. Le chemin étant plus court dans les bras, cela explique que ce sont ces membres qui ont été réinnervés en premier. 1000 jours, selon les calculs de Claude, pour les jambes ou 3 ans. Patience pour le patient !
Bravo Claude Pinault ! Il s’en est sorti, il a vaincu !
Raymond GIMILIO
Président
Docteur non-médecin en Sciences biologiques
[1] Le cerveau a toute sa place dans ce parcours “de sauts de haies” raconté par ce livre. Pour le surmonter, Claude Pinault a visualisé son corps, s’aidant intuitivement de techniques proposées par la méditation ou la sophrologie. Il avoue qu’il faut une certaine connaissance de soi et peut-être un passé de combattant pour pouvoir y arriver. C’est un combattant, comme Violaine Vim et tant d’autres.
Syndrome de Guillain-Barré et vaccinations
La question revient de manière lancinante : faut-il courir le risque de déclencher un syndrome de Guillain-Barré en se faisant vacciner ? Quel vaccin contre quelle maladie ?
Les gâchettes ou déclencheurs
Les gâchettes qui déclenchent un syndrome de Guillain-Barré sont connues, rappelons le : il s’agit de maladies infectieuses à bactéries (Campylobacter jejeuni) ou à virus (grippe, zika, chicungunya, dengue, Epstein-Barr ou mononucléose, …). Des interventions chirurgicales ou des médicaments sont soupçonnés d’être des déclencheurs (nous citons l’étude d’Orphanet-INSERM publiée en 2007 : streptokinase, captopril, danazol, …). En 2007, l’étude publiée sur ORPHANET laissait entendre que certains vaccins étaient “incriminés” mais qu’aucune étude n’a permis de confirmer leur rôle. Nous sommes en 2023 (16 années sont passées).
Vaccination vs maladie
Le Journal de l’Association médicale Canadienne (JAMC ou CMAJ) a publié une étude (Ling Ling, Sean M. Bagshaw et Pierre-Marc Villeneuve, 24 janvier 2022) sur le cas d’un homme de 63 ans admis aux urgences pour une faiblesse ascendante progressive aux bras et aux jambes avec des antécédents médicaux assez inquiétants. Ce patient avair reçu en septembre 1999 (3 semaines avant) un vaccin contre la grippe saisonnière. Il a développé une paralysie faciale aigüe, une faiblesse et une parésthésie ascendante des membres progressant vers une aréflexie généralisée. D’abord traité aux immunoglobulines, il a été soumis ensuite à des échanges plasmatiques thérapeuthiques. Son état s’était aggravé vers une mise sous ventilation mécanique effractive.
Après amélioration de son état, il lui a été conseillé d’éviter toute dose de vaccin anti-CoVid19.
Nous avons eu récemment à connaître du cas poignant d’Albert (vivant dans le Jura). Après une vaccination anti-grippale en janvier 2020, 12 jours de paralysie à évolution foudroyante, mis en réanimation, intubé, pronostic vital engagé plusieurs fois, enfin transféré en neurologie (paralysie faciale), abandon des séances de kiné et d’orthophonistes au prétexte qu’il n’y avait plus de progrés : il gardera des séquelles ! Son activité professionnelle en cendres et pour comble, les gens lui renvoient son infirmité au visage ! Il est dans un petit village, victime d’un désert médical et de l’ignorance de la maladie de la part de certains médecins.
Fallait-il le vacciner ? Tout est dans l’information du corps médical et dans le nombre de médecins généralistes bien formés et informés en coopération avec les centres neurologiques.
A l’AFSGB nous ne sommes pas des anti-vaccins. Depuis leur invention, les vaccins ont fait reculer la maladie dans le monde. Il faut bien évaluer le risque que fait courir une maladie mortelle (grippe ou CoVid19) face au risque de l’effet secondaire possible d’un vaccin. Connaissant la probabilité de déclenchement, il faut impérativement être sur ses gardes au moindre symptôme de Guillain-Barré, il est impératif que les SAMUs soient bien informés et que les outils nécessaires soient mis en place. Entre deux maux, choisir le moindre ??? Aucun médecin ne veut briser le mur du silence par écrit !!!
Raymond GIMILIO
Président de l’AFSGB
Docteur en sciences biologiques
Zika et Guillain-Barré
Des études remontant aux années 2014-2016 montrent une corrélation entre l’infection par le virus Zika et la survenance du syndrome de Guillain-Barré. On consultera à ce suet le communiqué du directeur de l’OMS (2016) qui pointe 31 pays dont Tahiti et la propagation du Zika par les moustiques.
Nous citons :
« L’accumulation d’éléments de preuve attestant d’un lien avec le syndrome de Guillain-Barré conduit à élargir le groupe exposé au risque de complications bien au-delà des femmes en âge de procréer. Le syndrome de Guillain-Barré a été détecté chez des enfants et des adolescents mais est plus fréquent chez les adultes plus âgés et légèrement plus fréquent chez les hommes. Les besoins en soins intensifs élargis à prévoir pèseront lourdement sur les systèmes de santé. »
Des mesures énérgiques ont été prises contre le vecteur Anophèle “Moustique tigre”. Tahiti serait débarassé de la pression de ce diptère malfaisant par la mise en oeuvre de mesures de destruction des gites larvaires.
La fièvre Zika et le syndrome de Guillain-Barré
D’après deux articles du « Tahiti Infos » :
L’importance est indiscutable vis-à-vis des touristes qui risquaient d’être dissuadés de venir en Polynésie et risquer de contracter le zika et consorts.
Nous avons maintenant des données sûres sur la relation entre la fièvre de Zika et l’apparition de cas de Guillan-Barré. Lisez l’article du Lancet.
Papeete en Tahiti
La revue médicale anglophone « The Lancet » (une référence dans les milieux scientifiques médicaux) a publié le 26 février 2021 une étude sur des cas témoins portant sur 42 patients polynésiens victimes du syndrome de Guillain-Barré. Ces patients ont la particularité d’avoir été préalablement atteints par la fièvre Zika lors de l’épidémie de ce virus en Polynésie entre octobre 2013 et mars 2014. Ce sont neuf pages dont nous allons donner ici un résumé en français.
Tout a commencé à l’Institut « Louis Malardé » avec des chercheurs en virologie, des médecins du CHPF de Papeete (services de neurologie et de réanimation, le Bureau de veille sanitaire polynésien en liaison avec les spécialistes de l’Institut Pasteur de Paris et du département d’immunologie de l’Hôpital « La Pitiè Salpétrière » de Paris et de l’Université de Glasgow.
Résultats de l’étude
L’étude publiée par The Lancet est un longue série de faits sur le virus de Zika, un virus du genre Flavivirus. Il appartient à la famille des Flaviviridae dans laquelle on retrouve les virus de la dengue, du West Nile et de la fièvre jaune. Il a été isolé pour la première fois en 1947 en Ouganda, dans la forêt de Zika d’où il tire son nom (forêt disparue).
Il ressort de l’étude des 42 cas de Guillain-Barré observés en Polynésie française durantl’épidémie de Zika qui a touché le territoire, que 100% de ces malades ” avaient des anticorpsneutralisants dirigés contre Zika “. La description détaillée des 42 cas de syndrome de Guillain-Barré (SGB) observés en Polynésie confirme le lien entre l’infection par le virus Zika et le SGB, mais ” fournit également conclusions utiles concernant les caractéristiques cliniques des syndromes de Guillain-Barré “.
Autre caractèristique à signaler : 29% patients atteints du syndrome de Guillain-Barré après une infection par le Zika ont nécessité une assistance respiratoire (forme grave) !
Le « paquet » a été mis par les autorités pour éradiquer le vecteur ailé de la maladie, le moustique tigre ou Aedes albopictus. Cet insecte originaire des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est a envahi peu à peu le monde entier par sa résistance, sa résilience. Ses oeufs et ses larves se développent dans des gites larvaires qui peuvent s’assècher. Les traitements aux pesticides ont provoqué l’apparition de formes résistantes et l’être humain a offert au moustique de longs voyages, des croisières maritimes dans les pneus de voiture exportés dans les déchets voyageurs ! Il voyage aussi dans les recoins des soutes des avions et des logements des trains d’atterrissage !
Transmission du virus
Le virus se transmet du moustique à l’espèce humaine par la piqûre d’une femelle du moustique. La femelle du moustique qui pique un malade atteint du zika stocke le virus dans ses glandes salivaires et infecte une personne saine piquée par cette femelle. Lors d’une piqure d’une personne infectée, après un délai d’incubation chez le moustique de l’ordre de quelques jours et à l’occasion d’une autre piqure, le moustique peut transmettre le virus à une personne saine en la piquant.
Le virus du Zika se transmet à l’homme par l’intermédiaire d’une piqure du moustique du genre Aedes dont Aedes aegypti et Aedes albopictus. Dans certains cas, le virus peut se transmettre par voie sexuelle.
Le virus se transmet aussi par voie sexuelle par des rapports non-protégés. Il passe la barrière placentaire et va infecter le foetus. Il peut aussi passer aussi par transfusion, greffe, … Le virus Zika a été isolé dans la salive et le lait maternel sans que des transmissions aient été formellement prouvées à ce jour.
Conclusion
Le virus de Zika doit être ajouté à la liste des agents infectieux déclenchant le syndrome de Guillain-Barré et une de ses formes parmi les plus graves, la polyradiculonévite aigüe demyélinisante chronique. Je l’ai eue, j’ai été bien soigné à Montpellier, au CHU Gui de Chauliac..
Le graphique publié dans The Lancet et repris par Tahiti Infos est éloquent : il montre bien la corrélation entre l’augmentation des cas de Guillain-Barré et de zika puis quand baissent les cas de zika, les cas de SGB suivent de même, à la baisse.
La lutte contre le vecteur, le moustique Tigre, a été exemplaire, avec la chasse à tous les gites larvaires (eaux stagnantes, pots, plantes réservoirs, etc.
La lutte biologique contre le moustique Tigre s’est heurtée à la résistance acquise aux pesticides les plus puissants et toxiques pour l’homme et les animaux. La lutte biologique a pris le relais avec l’épandage de moustiques mâles d’élevage porteurs d’une bactérie qui stérilise les pontes des femelles (résultats en Guyane). La chute des populations de moustiques a été significative.
L’adaptabilité du moustique Tigre fait qu’il s’est installé en Europe et particulièrement en France. On a vu se développer des cas indigènes de Zika (Catalogne, Occitanie, …). N’hésitez pas à signaler la présence de ce moustique.
Raymond GIMILIO
Président AI de l’AFSGB
Docteur en Sciences biologiques